Google+ Club de Conscience Estudiantine: Echec du système éducatif marocain

samedi 25 avril 2009

Echec du système éducatif marocain

A propos du rapport de la Banque mondiale sur l’éducation dans la zone MENA[i]

4 Février 2008
Les institutions internationales ne cessent de multiplier leurs rapports sur le Maroc. Après le rapport de la Banque mondiale (BM) sur la pauvreté intitulé : « se soustraire à la pauvreté au Maroc », le rapport de la BM sur la croissance, le rapport de la CNUCED (conférence des nations unies sur le commerce et le développement) sur les investissements étrangers qui sera présenté au gouvernement marocain en juin prochain à Genève, mais qui pointe déjà de doit la justice et considère le système judiciaire comme grand obstacle aux investissements étrangers en plus de la corruption, et propose la création d’une agence nationale des investissements et des agences régionales qui remplaceront les centres d’investissement régionaux. Un nouveau rapport de la BM sur l’éducation, rendu public le 4 février et intitulé : « Un parcours non encore achevé : la réforme de l’éducation au Moyen Orient et en Afrique du Nord ». Ce rapport classe le Maroc au 11ème rang parmi les 14 pays de la région MENA (la Tunisie classée 3ème et l’Algérie 8ème) et constate l’échec des réformes passées qui « n’ont pas donné lieu aux résultats éducatifs recherchés ».
L’étude préconise l’adoption d’un « nouveau cadre » et l’action à trois niveaux :
1- L’ingénierie de l’enseignement : déploiement d’écoles, d’enseignants et d’équipement.
2- Les incitations : motivation des enseignants. Dans ce cadre le rapport parle non seulement des enseignants mais aussi des différent « acteurs participants au processus d’éducation ». Il fait certainement clairement allusion aux « investisseurs » dans le secteur éducatif qui est en passe de devenir une simple marchandise. Quoique le mot « investisseur » ne soit pas cité clairement, le rapport parle pour autant des enseignants et des « directeurs d’écoles » (qu’elles soient donc des écoles publiques ou privées) qu’il faut récompenser ou pénaliser. Autrement dit, « accorder des récompenses, pécuniaires ou autres, aux enseignants et écoles sur la base des meilleurs résultats aux examens ». Reste, cependant, à savoir si ces « récompenses » ou « pénalités » feront parti intégrante du salaire (ce qui est grave) ou s’il s’agira de primes ou d’indemnités supplémentaires.
3- La responsabilité publique: c'est-à-dire mettre l’accent sur « la capacité des parents, élèves et autres intervenants à exercer une influence sur les objectifs politiques et l’allocation des ressources consacrées à l’éducation au niveau national et/ou local. »
Là encore le rapport cite les « autres intervenants » qui peuvent être ces mêmes investisseurs dont on a parlé, puisque c’est eux-mêmes qui peuvent influencer les décisions politiques et non les élèves ou leurs parents. Même si la BM estime que « la responsabilisation des décideurs envers les citoyens peut faire en sorte que l’éducation serve mieux les objectifs les plus larges de la société. »
Certes, « l’éducation n’est pas conçue pour servir les intérêts de quelques-uns seulement », et « le bénéfice tiré de l’investissement à l’éducation » ne doit pas profiter uniquement à « la majorité » mais plutôt à toute la population. Cela suppose que l’éducation demeure un service public, gratuit et de qualité, que l’investissement en question soit un investissement public
[ii] et que l’enseignement soit à l’abri de la marchandisation. Bien sûr, au-delà des propositions de la BM, il faut de la volonté politique.

[i] http://go.worldbank.org/VN0NPKB5F0
[ii] Les dépenses d’investissement en éducation et enseignement, prévues en 2008 sont à l’ordre de 2,93 milliards de DH, soit à peine 1,4% du budget général de l’Etat. Alors que les services de la dette atteignent 23,01% du budget général.

1 commentaire:

  1. Le système éducatif marocain reflète le pays. Il est le premier à en subir la pression démographique. Même s'il reste beaucoup à faire, les chiffres révèlent un effort exceptionnel de l'Etat qui y consacre le quart du budget. Malgré l'investissement massif, l'éducation offre une image pauvre.

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